1943-1946 PDF Imprimer
La Guerre de 39-45

Compte rendu du sergent de réserve Julien Vidil
pour l'Etat-Major de la 2° région militaire.


Quand les opérations se sont déclenchées dans le quartier du Roucas Blanc, je me suis proposé d'aider les troupes Françaises en mettant à leur disposition :

    la connaissance parfaite que j'avais du quartier

    les observations que j'avais pu faire sur le dispositif allemand.

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    Je suis entré en contact avec l'unité en action (adjudant chef Lasserre) qui, utilisant un cheminement que j'ai montré, est parvenu à mettre en batterie, au point le plus rapproché possible de l'ennemi : vue directe à 70 m sur des troupes en bras de chemise occupant la gendarmerie, bd A Autran.

    Le contact par le feu est pris avec les Allemands.

    Une deuxième action commandée par un lieutenant arrive par le même chemin ; je lui montre un emplacement au N O de la première section engagée (entre le rue Ste Eugénie et le Bd Marius Thomas.

    L'après midi, une troisième section commandée par un lieutenant et conduisant 600 prisonniers environ, veut utiliser une partie de l'avenue des Roches, battue par le feu des Allemands installés dans les villas du Bd Amédée Autran.

    En accord avec le Commandant du détachement, je donne à un officier allemand prisonnier ma canne munie d'un chiffon blanc et avec un soldat français du détachement (Dovivio de la 7° Cie commandée par le Lt Baginet) nous allons parlementer avec l'officier allemand connu sous le nom de "Commandant du Port" installé villa La Garde, en vue d'obtenir la reddition du point d'appui.

    Arrivé à la villa, l'officier allemand va s'entretenir avec le Commandant du point d'appui blessé dans son abri et me donne sa parole qu'il reviendra dans 15 minutes.

    Une des sentinelles me regarde de travers en menaçant de dégoupiller sa grenade. Pendant ce temps, le soldat Français commence à désarmer certains militaires allemands qui ne paraissent devoir faire aucune résistance. Le Commandant n'accepte pas de se rendre.

    Ma mission d'orientation des troupes est terminée, le Capitaine commandant l'unité prend alors les mesures nécessaires.

    En ce qui me concerne, je m'occupe dès lors  de discipliner les bonnes volontés du quartier et surtout d'éviter toutes scènes de pillage.

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Les Allemands capitulent, bd A Autran, (bien qu'ayant une salle d'opérations, des vivres et des munitions pour tenir 2 ans), parce que la vie dans la caserne souterraine devient impossible à cause des nombreux morts qui s'y accumulent.




 

La villa "Le Pin" éventrée par un obus lors des combats de la Libération.

(obus gardé en souvenir par la famille Boyer)



Matériel de lutte anti-aérienne abandonné par les Allemands, villa La Pin.