Au bord de la Méditerranée. Sports et loisirs. PDF Imprimer


TEMPÊTE EN MÉDITERRANÉE

Les cartes postales au début du XX° siècle ont fixé pour la postérité, des promeneurs en chapeau melon flânant sur la digue du Prophète. Mais aucun ancien du quartier ne se souvient du petit pont qui reliait alors la plage à la jetée, la fureur des vagues l'ayant un jour emporté, à l'aube du XX° siècle.



Les journaux, au lendemain du dimanche 19 novembre 1916, décrivent les dégâts causés par une tempête d'une rare violence. Au Prophète, les cabanons sont détruits, 30 embarcations emportées par les rafales vont s'écraser sur les rochers. Les vagues montent à l'assaut du parapet, submergeant la Corniche.
Lors d'une autre tempête, un navire-école italien fait naufrage au large du Prophète ; les corps des marins noyés sont déposés au centre Croix-Rouge du petit port.


La digue non entretenue faute de crédits depuis 1942, frappée par les vagues, a cessé de protéger la flottille de pêche ; le Prophète envahi par le sable n'est plus un port mais une plage.


Vagues au Prophète

 

 


Les jours de tempête, elles passent par dessus le parapet, inondant la chaussée, arrosant piétons et véhicules.
Les marseillais, bien qu'habitués, en sont toujours surpris.

 

 

PROJET INSOLITE

Le commerce maritime marseillais, florissant au XIX° siècle, nécessite l'agrandissement du port. De nombreux projets sont élaborés privilégiant l'extension des ports soit au nord (ils aboutiront à la création du port de la Joliette), soit au sud (plage du Prado, anse des Catalans, anse de la Fausse Monnaie).

Parmi les projets d'aménagement de la côte sud, un concerne plus particulièrement notre quartier : celui déposé par le colonel Deshortie le 8 mars 1877, (modifié et présenté de nouveau le 1° mars 1881).

En voici les raisons :
    - lorsqu'il élabore ce plan, le colonel Deshortie habite au milieu du Bd Bompard et une partie de ses descendants y réside encore de nos jours.*
    - le projet combine un grand bassin dans l'anse des Catalans, un avant-port tourné vers le S. W. et un grand port avec môles obliques, dit port de l'Oriol, entre la pointe d'Endoume et le Roucas-Blanc.

Ce plan est rejeté à cause du massif de la Garde, cloison étanche qui isolerait le port de l'Oriol tant du Vieux-Port que de la ville (enquête d'utilité publique du 24 novembre 1881).


* Les enquêtes et expositions autour de "La Butte Bompard" ont permis la rencontre des descendants du colonel Deshortie, issus de deux branches qui ne se connaissaient pas et demeuraient pourtant tout près sur le bd. Bompard.
Si la souche marseillaise réside toujours au milieu du boulevard, la souche venue du nord n'a fait qu'un bref séjour au 158, puis, est partie en Amérique où Alexandra Deshortie a entamé une carrière d'artiste lyrique. (Cette jeune chanteuse doit se produire au festival d'Aix en Provence, en juillet 2000, et nombreux sont les habitants du quartier qui aimeraient bien aller l'entendre et la voir.)