Sur le versant occidental de la colline de la Garde PDF Imprimer
Situation géographique


Esquisse géologique

Le secteur Bompard-Endoume (le massif de la Garde au sens très large) présente la particularité d'être en terme géologique, un massif d'âge secondaire composé de calcaire (carbonate de calcium) et dolomies (carbonate double de calcium-magnesium) qui du fait d'une tectonique chevauchante puis très cassante (failles verticales) s'est trouvé détaché des massifs de l'Etoile-Allauch situés plus au nord ; la dépression résultant de cette cassure constitue" le bassin oligocène", d'âge tertiaire de Marseille(l'ensemble des quartiers du centre ville) et correspond à une accumulation de matériaux torrentiels, au faciès très particulier allant des sables et argiles de St Henri-St André, des grès et poudingue que l'on retrouve régulièrement au détour des rues ou en façade maritime (quartier du Pharo,de la gare ou du Panier).

Les failles géologiques sont concentrées sensiblement dans le secteur Bompard-Endoume avec une conjonction entre une faille N-S (direction caserne Audeoud-parc Valmer), une faille NE-SO (direction du carrefour Bompard-Endoume vers le vallon de l'Oriol) et une petite faille remontant l'axe du vallon des Auffes;

L'urbanisation empêche le suivi des faciès géologiques, mais au gré d'affleurements épars dans les propriétés ou le long de la voirie (falaise de Samatan, falaise d'Endoume au-dessus du vallon des Auffes, remontée du chemin du Roucas Blanc) on observe la fracturation intense du massif calcaire qui a libéré de nombreux vides permettant la mise en place d'un karst et de circulations hydrogéologiques d'eaux douces localisés (nombreuses cavités et petits sourcins), soit plus complexes avec notamment des remontées d'eaux hydrothermales telles celles du Palm Beach, en limite du Roucas blanc qui sont des sources en relation et de même nature que les eaux sulfurées des Camoins en bordure du massif d'Allauch.

 

Malgré l'urbanisation continue, la colline et ses caractéristiques géologiques sont toujours présentes dans les rues et les jardins.

 

 



Rue Michel Gachet : découverte d'un puits rempli d'eau lors de la construction d'un immeuble, à l'emplacement même où jadis œuvraient des blanchisseuses. Le linge séchait alors sur la colline jusqu'au bd Marius Thomas

Rue Forest : une ancienne citerne, sous la maison, est toujours remplie d'une eau dont on ignore la provenance.

 

 

La roche calcaire perdure dans le sous-sol de nombreuses maisons centenaires ; des manifestations du phénomène karstique sont présentes dans les jardins (avens, grottes, sable, argile, eau…).

Tr Pey : le rocher affleure sur le sol de la cave. Un creux naturel, toujours rempli d'eau, était jadis, utilisé comme rafraîchisseur de bouteilles…

Rue du Soleil : sous le plancher, lors de travaux, on a découvert la roche sur laquelle coulait régulièrement de l'eau .

Bd Bompard : la maison a été construite sur une grotte. Pour en faciliter l'accès, lors des bombardements de 39-45, il fallut l'équiper d'une échelle de fer….

Bd Bompard : dans la cave, sous la boucherie Duret, se trouvait une cavité naturelle dans laquelle le maçon puisait le sable nécessaire à ses travaux….

Rue Berle : une autre cavité naturelle a été comblée lors de l'aménagement du jardin.

Rue de l'Ecole : la villa "les platanes" était surnommée le trou du  diable. Là aussi devait se trouver une cavité profonde.

Dans la cour du patronage, vallon de l'Oriol, les fillettes jouaient avec l'argile trouvée dans les anfractuosités du rocher.

Les eaux pluviales achevaient leur course au bas des voies pentues en se précipitant dans des puits naturels : rue de l'Ecole, rue Ardisson, rue Perrinet-Pey :
Dans cette rue, vers 1908, le petit Robert Lopez ne put sortir seul des eaux  tourbillonnantes accumulées au bas de la double pente, un jour de gros orage, avec terre et cailloux. Alertée par ses cris, madame Ovide sortit du dépôt de pain tout proche et vint le secourir.