"L'Avant-Garde" |
Février 2000 N° 7Carte postale "l'Avant-Garde" En 1926, la Sté "le Roucas" devient propriétaire des locaux et le bail stipule le paiement d'un loyer. La réputation du patro permet l'obtention de subventions : 500f du conseil général et 100f du ministre de la Guerre. En 1945, la Sté l'Avant Garde, regroupe les anciens et a pour but le développement de la jeunesse dans un cadre familial, par l'éducation physique et les sports ainsi que le regroupement des anciens membres en un cercle amical. Aucune femme n'y sera admise comme membre actif. Toute discussion religieuse ou politique est interdite. Pendant quelques années "le cercle" renoue avec les traditions d'avant guerre, théâtre et pastorale. Les locaux vétustes semblent rajeunis lorsque Mme Dresse y fait entrer un cours de danse ; puis le cercle se referme sur lui-même, refuse la venue de tout groupe autre que les joueurs de boules, a des problèmes financiers… En 1995, la paroisse St Cassien, sous couvert de la "Sté le Roucas" vend les locaux à des particuliers qui les transforment en deux villas. La vie religieuse "L'instruction religieuse joue un grand rôle dans les œuvres de jeunesse et un patronage qui ne lui donne pas la place d'honneur n'atteint pas son véritable but". Le patronage en fête autour de l'abbé Guérin. Au patronage N.D. Auxiliatrice, les enfants de 6 à 15 ans se répartissent en cinq sections. Des catéchistes zélées (Mlles Bonnin, Ripert, Morin et Grisard) établissent des classements mensuels avec notes et mentions ; l'année de catéchisme s'achève par une distribution de prix solennelle, sous la présidence de l'évêque avec discours, musique, et palmarès des lauréats. De plus, toutes les sections rivalisent d'ardeur pour arriver premières au concours diocésain de catéchisme entre patronages (récompensé par un voyage à Rome) ; la bannière est enlevée pour la troisième fois par l'œuvre, en 1926. Au programme de la 1° division : Apologétique (l'Eucharistie. Erreurs. Preuves. Présence réelle). Catéchisme (Eucharistie. Messe. Communion) Histoire de l'Eglise (Protestantisme. Luther. Calvin. Schisme anglican. Concile de Trente). La Réforme en France (Guerres de religion. Edit de Nantes. Révocation). 2° division : vie de N.S.J.C. Devoir écrit sur l'évangile. 3° division : la vie de N.S.J.C. et catéchisme (sauf les indulgences). 4° division : l'histoire sainte en entier. 5° division : l'histoire sainte jusqu'à Jéricho inclus. Le calendrier religieux est chargé : cercle d'études (religieuses) pour les grands, catéchisme pour les petits, une fois par mois, exercice de la "Bonne Mort" (?). En octobre, tous les soirs, exercice du Rosaire. En novembre, le 11, fête religieuse de la St Martin, patron de la France. En mars, exercice du Chemin de Croix.
La cour en 1930 : ML Raffin, Mme Capirossi et Yvonne Capirossi
La cour en 1990 : Ricard a remplacé la statue de Jeanne d'Arc
L'Avant-Garde au cœur du quartier
Gymnastique dans la cour en 1930 et grand vide en 1990
Préparation militaire et gymnastique
Tout au long de l'année, adultes et pupilles travaillent avec ardeur pour maintenir la réputation de l'Avant-Garde (classée 2° depuis plusieurs années) au concours de gymnastique. Le 28 juin, les petits gymnastes Brun, Coulange et César obtiennent un grand succès au stade des patronages et sont présentés à l'évêque. Dans la tribune siègent aussi deux généraux, un colonel, un député. 20 juin 1926 : dès le matin à 5h, les gymnastes se retrouvent à l'Avant-Garde pour prendre le tram réservé qui les conduit au stade pour le concours de gymnastique ouvert à 6h30 ; Jean Cholet mène les adultes et M.Bernard les pupilles. Un entraînement intensif est réservé à 15 gymnastes adultes (2 fois par semaine de 21h à 23h30) qui doivent participer au concours de Rome l'été 1926. A cause de troubles possibles en Italie, le pape le supprime : déception à l'œuvre où moniteur et instructeurs reprennent l'entraînement en vue d'autres concours locaux.
Toutes les années au mois de juin, ouverture de la saison des bains : M. le directeur de l'œuvre accompagne une soixantaine d'enfants à la plage du Prophète.
LOISIRS Théâtre : les petits le préfèrent au cinéma (pourtant avec haut parleur) ; costumés par M.Guérin, grimés par un petit groupe surnommé la maison David et Cie, ils donnent trois ou quatre pièces de leur composition, de la pantomime au drame patriotique, le jeudi après midi souvent jusqu'à la nuit. La troupe des "moyens" (15 à 20 ans) affronte le grand public dans "Napoléon fait du cinéma" et celle des anciens connaît la gloire dans "la Cagnotte", "la Pastorale" ou "Le Luthier de Crémone" de François Coppée. Musique et chorale : les musiciens s'entraînent avec MM Guérin, Thruilhé et Bottigliero quatre fois par semaine en vue du concours entre patronages ; ils exécutent des œuvres classiques lors des séances de théâtre (l'ouverture du Masque de Fer le dimanche gras, la Marche Funèbre de F.Chopin, le Rameau de Fauré, Sambre et Meuse, Alsace-Lorraine, etc). La chorale, en novembre 1926, fête la Ste Cécile en donnant un grand chœur à 3 voix de Gounod. La bibliothèque des confréries met à disposition de tous des livres récents et "la bonne presse". T S F : En janvier 1926, un appareil à 4 lampes est installé à l'œuvre par MM Pey et Aillaud ; il fait les délices des jeunes gens, surtout des musiciens. On entend les concerts de Marseille, Paris, Toulouse, Rome et même de Londres. Grâce aux perfectionnements apportés par Etienne en décembre 1926, tous les postes français et étrangers sont retransmis : les amateurs sont en admiration ! Cinéma : en mars 1926, un nouvel appareil permet à l'opérateur Vendrevert de projeter "Victime" ou "le Secret de la Confession" qui fait verser bien des larmes (et vaut un sermon, au dire "d'une brave dame"). Les films à vocation morale ou religieuse -La Vie de N S Jésus Christ, Joseph et ses Frères, En Quarantaine, Vie de St Louis de Gonzagues, Le Symbole des Apôtres ou Monte Cristo- sont projetés avec accompagnement du "haut parleur".
Colonies de vacances Pendant toutes les vacances le patronage ne chôme pas : tous les jours 50 à 60 enfants utilisent les jeux installés dans la cour, vont se baigner au Prophète (concours de nage et de pirogue), font du théâtre…mais attendent surtout le départ en colonie de vacances.
En 1925, le patronage part pour la troisième fois à Lourdes. Le journal L'Avant-garde" relate tous les "exercices de piété" de la colonie : messes, communions, processions, fêtes religieuses… Dans la rubrique excursions le narrateur note : nos pèlerins sont bien pieux, mais ils sont jeunes et quelque peu espiègles ; il leur faut du mouvement ; la vie d'ermite ne leur vaut rien. Tous les jours, nous faisons quelque excursion, même lorsqu'il pleut : le pic du Gers escaladé maintes fois au détriment des fonds de culottes, le lac de Lourdes avec promenade en barque.
Le directeur , M.l'abbé Buzy est aidé par des grands : MM Cayla, Sauze (qui se révèle organiste lors des messes quotidiennes), Coulange, Dupré (qui prend de fort belles photos des excursions). En 1926, colons, anciens et jeunes partent à la Ste Baume pour 12 jours occupés par de nombreuses excursions (Crevasses, St Pilon, pic des Béguines, grottes de Ste Marie Madeleine et de St Cassien, source de l'Huveaune), des exercices de piété bi-quotidiens, des concerts champêtres accompagnés à la clarinette par Sentenac et Serre, Dupré jouant du baryton.
CHRONIQUE SPORTIVE
L'équipe du patronage avec Jean Cholet.
Les anciens
Le groupe des Anciens élabore ses statuts le 1° novembre 1925. Le bureau, élu pour 3 ans est formé par : Président, Bernard Antoine ; secrétaire, Cayla Louis ; trésorier, Coulange Henri ; conseillers, Ghis Jean et Cholet Jean. Président honoraire, Brémond Louis. Le premier dimanche de chaque mois les Anciens prennent part à un déjeuner après la messe, suivi d'une réunion intime, d'une conférence (à thème religieux) avec projection ; la journée s'achève avec des chants et du théâtre.
LES SPECTACLES Les bergers de la Pastorale (avec le ténor Carpita) Roustido Félix Dupré (Pistachié), Georges Boullevault (Gigié), X..., X…, Francis Laget (le meunier), X…,Carpita. Les vieux
Les concerts et spectacles de l'Avant-garde réunissent professionnels et amateurs, avant guerre déjà, mais surtout à partir de 1940 ; là, artistes réfugiés en zone libre et amateurs aux activités professionnelles réduites se retrouvent sur la même scène .
Le pianiste, Gaby Peleyrol, accompagne le soir en exclusivité, Jo Bouillon à la Réserve et au Claridge (le jour, il est comptable).
Ginette Garcin débute sur la scène de l'Avant-Garde en interprétant des œuvres de Géo Saint Cyr.
Georges Boullevault anime l'Avant-Garde de l'après-guerre ; auteur-compositeur apprécié par de nombreux chanteurs sous le nom de Géo Saint-Cyr, ou de Géo Darnis lorsqu'il interprète ses revues.
Aux éditions Musette, 38 rue Vacon
En haut : René Grassi, 101 Bd Bompard
Informations sur les Anciens
Le groupe des Anciens a, pour la première fois, donné sa fête dans la salle du patronage le dimanche 3 mai 1925. Un magnifique banquet réunissait, autour d'une table fort bien servie, plus de 30 convives. Félicitations aux organisateurs du menu : M Truilhé et Coulange H .Le banquet était présidé par notre directeur l'abbé Buzy et le R.P. Le Mintier; ils étaient entourés de MM Bernard, Ghis, Truilhé, Cayla etc. Après les discours, un concert permit d'applaudir MM Truilhé, Ghis, Migliori, Coulange, Auguste, Toupie et notre joyeux caporal Bottigliero et la fête se termina dans la plus franche camaraderie (mai 1925). Une petite élite regroupée sous la bannière de "l'Action Catholique de la Jeunesse Française" a pour programme Piété (prière et communion), Etude (étude du dogme et entraînement à réfuter les objectifs du matérialisme), Action (apostolat, cercle d'études, causeries).
Le congrés annuel du patronage a pour but de réunir les grands et les anciens du patronage et d'examiner avec eux ce qui s'est fait pendant l'année et ce qui aurait dû se faire…Dès la première séance du 8 novembre (1926) on se rend bien compte que nos anciens s'intéressent à la vie de l'œuvre. Ils décident:
En haut : 1°Francis Laget, 3°Julien Vidil Devant : 1°Mathilde Julien (Lessous), 4°Mathilde Delchini (Vidil), 5° Marie-Jeanne Julien (Massy), 6° Mme Laget.
Éditorial du bulletin mensuel de l'Avant-Garde (Juin 1922)
Sitôt que le travail d'atelier est terminé ou que les bureaux sont fermés, ouvriers, apprentis ou bureaucrates ne connaissent qu'un chemin, celui de l'œuvre. La moyenne tous les soirs est de 40 à 50 jeunes gens. Quel changement avec jadis ; il y a dix ans encore, on avait de la peine à avoir quelques grands le dimanche".
Tableau de Jequel : Joueurs de boules dans la cour du "Cercle" (famille Gonzalva-Béranger) Textes et documents photo, composition : Monique Bonavia-Michelet Editeur : "La Butte Bompard". Février 2000. Nos remerciements s'adressent particulièrement aux familles qui ont conservé tous ces documents, témoins du passé de "l'œuvre" et ont permis l'élaboration de ce numéro: Mme Boullevault pour les affiches des spectacles M. Vidal pour les bulletins "Avant-Garde"des années 1925-1926 Les familles Delchini-Cholet, Laget, Raffin pour les nombreuses photos et cartes postales de "l'œuvre". Reproduction, même partielle non autorisée sans l'accord des auteurs |