Les écoles : historique Imprimer
Les écoles

Novembre 2000 N° 10

 


La Poudrière
Tableau de R Mayer
(collection Mme S Maurel)
 

L'histoire de l'Ecole évolue en fonction des nombreuses lois promulguées depuis la Révolution qui donnent ou enlèvent la primauté à l'Eglise Catholique pour l'organisation et le contrôle de l'instruction. Ainsi avant 1888 existent à Marseille 4 sortes d'écoles : publiques laïques (41), publiques congréganistes (13), libres laïques (7), libres congréganistes (41). La ville possède 8 écoles en toute propriété, en loue 17.

 

 

Ecoles à Endoume



Garçons. L'école obligatoire naît de la Révolution et son contrôle est confié à l'Eglise par la Restauration. La Monarchie de Juillet rétablit les Frères en 1818 et oblige les communes à pourvoir à l'enseignement primaire. Suite à cette loi, la première école de garçons d'Endoume est créée par les Frères des Ecoles Chrétiennes en 1820, place de la Croix (place St Eugène). Les congréganistes la gèrent jusqu'aux lois Jules Ferry de laïcisation du personnel des écoles laïques tenues par des congréganistes et la nomination d'un directeur laïque, J B Lapierre, en 1888.

Le 48 rue Charras (~l30), école libre laïque est dirigée en 1888 par Louis Mercier, instituteur libre, et en 1900 par les Frères, puis devient un temps annexe de l'école Vallon des Auffes.

Les écoles libres s'ouvrent facilement : il suffit d'en faire la demande, accompagnée d'un certificat de moralité : Victor Sarrobert en 1865 chemin d'Endoume après la Croix, Mr Savajol en 1894 rue du Vallon des Auffes 26, Astic Auguste en 1903 Bd Bensa 8.



Filles et salles d'asile. Bien que les lois Falloux de 1850 fassent obligation aux communes de plus de 800 habitants d'entretenir une école primaire de filles, cet enseignement est négligé.

En 1853, l'école libre catholique extra-muros à Endoume 316 (~364) tenue par les religieuses du St Nom de Jésus et de Marie reçoit 48 élèves. En 1860, les sœurs de St Charles créent une école congréganiste pour 295 élèves au 258(~288) rue d'Endoume complétée par une salle d'asile en 1868. (écoles laïcisées en 1900 et transférées au Bd M Thomas en 1906).

Au début du XX° siècle de nombreuses petites écoles privées se créent sur toute la colline, à durée de vie variable (de 1 à 50 ans).


Ecoles au vallon de l'Oriol



Garçons. la 1° école est ouverte (angle impasse de l'Avenir) par un normalien en 1866 ; elle restera la seule école desservant le Vallon et le Plateau, un projet d'école libre dans les locaux paroissiaux du 113 bd Bompard n'aboutissant pas.



Filles et classe enfantine. Une école publique créée en 1865, est tenue par les sœurs de St Charles au bas de la rue de l'Ecole. Remplacées en 1887 par des institutrices titulaires, elles ouvrent une école privée dans des locaux proches. L'école du Plateau est ouverte par Mlle Escoffier en 1906 ; la classe enfantine y reçoit filles et garçons.

Une seule petite école privée est répertoriée en 1903 au vallon : villa La Chaumière, dirigée par Mme Alessandrini (directrice en 1888 de l'école laïque privée, 47 rue de la Colline).

 

 




Ecole de garçons à Endoume, près de la Croix.


Une école est créée en 1820, tenue par les Frères des Ecoles Chrétiennes, dite Ecole d'Endoume, sans autres précisions.

En 1860, on trouve au budget de la ville, un devis estimatif des travaux à exécuter pour la construction d'un bâtiment destiné à une école dirigée par les Frères des Ecoles Chrétiennes dans la propriété que la ville vient d'acheter au sieur Gras, située quartier d'Endoume.

En 1865, elle est dirigée par Gely, (frère Sévilien).

En 1868, le directeur chrétien est Mr Nicolas, aidé par 3 adjoints :
      Mr Toesca (frère Sinice)
      Mr Allemand (frère Simplides)
      Mr Jouquet (frère Basilisse)

 


L'école couvre un secteur de 9719 habitants (y compris St Lambert). Le local de 320m2 est propriété communale. L'école est classée 13°/24.


370 élèves sont répartis dans 4 classes. Un cours d'adulte (40 élèves gratuits) est dispensé par Mr Nicolas aidé par un adjoint, du 1/10 au 30/6, selon la loi sur l'organisation de l'Enseignement primaire de 1886.

Art.8 - Il peut être créé des classes primaires pour adultes ou pour apprentis ayant satisfait aux obligations des lois du 19 mai 1874 et 28 mars 1882. Il ne peut être reçu dans ces classes d'élèves des deux sexes. Ces cours publics et gratuits d'adultes ou d'apprentis pourront recevoir une subvention de l'Etat. L'ouverture d'un cours privé est soumise aux conditions exigées pour l'ouverture d'une école privée.
Art 37 - Tout instituteur qui veut ouvrir une école privée doit préalablement déclarer son intention au maire de la commune et lui désigner un local.(le maire peut faire opposition à l'ouverture).
Art 38 - Les mêmes déclarations sont à adresser au préfet, au procureur de la République et à l'inspecteur d'académie (avec diplômes et C V )

On notera pour la petite histoire que Dominique Piazza, (né le 31 mai 1860), est allé à cette école des frères dans son enfance. Le futur président-fondateur de la Société des Excursionnistes Marseillais et génial inventeur de la carte postale illustrée habitait à l'angle de la rue Nicolaïs et de la rue Ste Eugénie. Comme tous les élèves, il surnommait les frères "les papillons noirs", une partie de leur vêtement flottant toujours au vent.

 

 

 

 

Une note de la commission municipale est accrochée à la lettre de M Nicolas :  "La commission a été péniblement surprise à la lecture de la lettre par laquelle le directeur de l'école d'Endoume appartenant à la congrégation des Ignorantins, (surnom moqueur donné aux frères des écoles chrétiennes au XVIII° et XIX° siècle) réclame les réparations de son école. Elle a voulu qu'une phrase prise pour ainsi dire au hasard vous indiquât les injures faites à la grammaire et à l'orthographe par un maître chargé d'enseigner ces branches de l'enseignement aux enfants qui lui sont confiés". Les erreurs relevées sont marquées d'une petite croix sur la lettre. L'architecte en chef de la ville autorise les travaux pour un montant de 470 frs. La construction d'un préau est approuvée par le conseil municipal du 28 mars 1896.

 



En 1870 l'école d'Endoume comprend deux parties bien distinctes : le logement personnel des maîtres et les salles de classe. Ces dernières sont convenablement installées dans un bâtiment neuf. Il n'en est pas de même pour le logement du personnel que les instituteurs ne peuvent plus habiter ; un rapport a été demandé à l'architecte de la ville. L'exécution du projet de reconstruction auquel s'est arrêté Mr Espérandieu en exigerait une dépense de 20500 F. En attendant qu'il soit mis à exécution, la ville a loué à proximité de l'école une maison pour le logement des frères.

 

Jean Baptiste de la Salle crée les Frères des Ecoles Chrétiennes en 1680. Dans leurs écoles les Frères substituent le français au latin pour l'apprentissage de la lecture, résolvent le problème de la diversité des livres (religieux) par l'usage de tableaux muraux et remplacent la méthode individuelle (où chaque élève vient apprendre à lire à côté du maître le livre ou le manuscrit qu'il a apporté tandis que ses camarades sont livrés à eux-mêmes), par  la méthode simultanée.




Ouverture d'une école privée

Le 14 octobre 1842, Antoine Arnoult, instituteur privé, né le 4 avril 1820, muni du Brevet Elémentaire, déclare vouloir ouvrir une école avec 40 élèves à Endoume. Cette école signalée "naissante" en 1849, reçoit 25 élèves ; l'instituteur y pratique la méthode d'enseignement simultané (exigée pour le brevet de capacité du second degré au début du 19°siècle) : la classe est divisée en petits groupes apprenant chacun son tour la lecture, l'écriture et les premières opérations sur les chiffres, sous la direction du maître ou d'un élève plus expérimenté.



Ecole laïque privée d'Endoume, (48 rue Charras)

    Note : pour situer l'emplacement du 48 rue Charras en 1866, il faut le comparer à celui de l'établissement de bains voisins, les bains Bernardaux qui sont alors au 42. Devenus les bains Bazerques en 1906, ils sont numérotés 126. on peut en déduire que l'école était à l'emplacement du 130 actuel.

 

- 12 tables à écrire de 3,50 m de long

- 10 bancs à tablettes

- 1 tableau de démonstration de 2m2

- 2 tableaux de démonstration de 1,5m2

- 2 sièges pour professeurs

- 48 encriers en plomb

- 1 armoire en menuiserie

 



L'état récapitulatif du mobilier des écoles, daté du 7 mars 1863, décrit le mobilier de l'école de la rue Charras conforme en tout point aux modèles adoptés.

Les instituteurs de cette école suivent-ils les conseils prodigués par le manuel "Conduite des Ecoles chrétiennes" en faisant gravir douze niveaux progressifs d'apprentissage de l'écriture aux élèves ? Leur  apprennent-ils à tailler leurs plumes d'oie ? On ne peut que l'imaginer.

Le 29 mars 1882, Gilly François, instituteur congréganiste fait une déclaration d'ouverture d'une école libre à la rue Charras d'Endoume. Le 16 août 1882, c'est Mercier Louis, instituteur libre qui dépose une demande (ci-contre) pour la même école et en obtient la direction, Carrier Eugène étant son adjoint.
Cette école est présente en 1888 dans une liste énumérant les instituteurs laïques privés, avec Abinal Fortuné, directeur, aidé de Carrier Eugène et Moissonet. En 1890. Abinal F est toujours directeur, Meffe P et Meissenet G professeurs.
1900, les noms des Frères réapparaissent : Philogène Bonnet frère directeur, Moisson A 2° adjoint et J Gras frère instituteur.
De 1900 à 1906, le 130 rue Charras (ex 48) est une annexe de l'école, 3 rue du vallon des Auffes.

 


 

Des congréganistes aux laïques

La carte scolaire de 1880 situe le regroupement des écoles autour de la place de la Croix d'Endoume : écoles congréganistes de garçons, filles et salle d'asile. Au bas du vallon de l'Oriol, écoles laïques de garçons et de filles et école congréganiste de filles.

 

 

 

Entre 1886 et 1897, les lois Jules Ferry installent une école républicaine obligatoire, gratuite et laïque. Les enseignants des écoles congréganistes laïques, remplacés par des instituteurs laïques, ouvrent alors des écoles congréganistes privées dans des locaux proches des écoles où ils avaient jadis œuvré, récupérant de la sorte plus facilement leurs élèves.


A Endoume comme au Vallon de l'Oriol, cette proximité est flagrante pour les écoles de filles. Lorsque le 252 et le 256 rue d'Endoume passent aux laïques, les congréganistes s'installent au 280 ; il en est de même au Vallon, mais nous ignorons dans quel local proche de l'école laïque enseignent alors F D Fayard et M Klaudes, sœurs de St Charles.

 

L'école d'Endoume devient laïque


En 1888, avec la nomination d'un normalien Jean Baptiste Lapierre, conformément à l'article 18 de la loi de 1886.
Aucune nomination nouvelle d'instituteur congréganiste ne sera faite dans les départements où fonctionnera depuis quatre ans une école normale (l'Ecole Normale des B du R a été ouverte dès 1837).
Pour les écoles de garçons, la substitution du personnel laïque au personnel congréganiste devra être complète dans le laps de cinq ans après la promulgation de la présente loi.


Né à Istres le 4 février 1848, père de 4 enfants, élève de normale de 1864 à 1867, ce nouveau directeur participe activement à la transformation de laïcisation de l'école.
    250 élèves vont "chez Lapierre"
    5 classes de 40 à 70 m2 les accueillent.
    1 cour de 184 m2
    1 préau
Les élèves utilisent une bibliothèque. On peut supposer qu'elle compte parmi ses 108 livres "Le Tour de la France par deux enfants", ouvrage paru en 1877 et sans cesse réédité depuis.

Ce livre de lecture courante contient toutes les matières inscrites au programme et les présente aux écoliers sous forme d'un parcours-découverte du monde. Il renferme tout ce qu'un enfant doit avoir acquis au moment où muni du certificat d'études il quitte l'école, mêlant habilement la leçon de choses et la leçon de morale et surtout il lui donne le goût de la lecture tant à l'école qu'à la maison.

 

 A Endoume, les élèves font de la gymnastique militaire avec Marius Galoti, conformément à la circulaire ministérielle du 9 mars 1869 complétée par l'arrêté de 1887, qui règlent gymnastique et exercices militaires, et l'arrêté de 1893 qui rajoute les exercices de tir.

Les bataillons scolaires sont créés en 1882, dans l'esprit de revanche qui a suivi la défaite de 1870. Ils rassemblent 200 à 600  élèves de plus de 12 ans scolarisés. L'unité la plus méritante a la charge du drapeau du bataillon. L'autorité militaire cautionne 2 sortes de fusils  l'un factice, l'autre tirant réellement et dont 3 exemplaires seulement sont fournis à chaque école primaire de garçons.(et à tous les élèves-instituteurs dans les écoles normales )

 


Exercice d'écriture ou entretien de l'esprit de revanche ?

 


Le Guide de l'Instituteur de 1896 conseille :
    En outre, dans les communes où les bataillons scolaires sont constitués, les exercices de bataillon ne pourront avoir lieu que le jeudi et le dimanche ; le temps à y consacrer sera déterminé par l'instructeur militaire de concert avec le directeur de l'école.
    Pour les élèves âgés de plus de 10 ans, exercice de tir à 10 mètres à la carabine Flobert : ces exercices ont pour objet d'enseigner aux enfants qu'ils seront un jour soldat et que le devoir de tous les citoyens est de posséder les qualités physiques qui lui permettront de défendre la patrie, si elle était attaquée.

 

Exercices militaires
Cours moyen et supérieur
Exercices de marches, d'alignement, de formation de pelotons etc. Exercices militaires : école du soldat sans armes. - Principes des différents pas. - Alignements. - Marches, contre-marches et haltes. - Changement de direction. - Exercices de tir. - Marches militaires et topographiques.


Le succès des bataillons s'estompe avec le temps, mais on retrouve leur esprit dans les exercices militaires qui se pratiquent dans les patronages au début du XX° siècle (voir la Butte Bompard N° 7, l'Avant-Garde, page 4).

 


 

Les élèves disposent d'un musée scolaire avec graines, minéraux, huiles…conformément aux recommandations de l'Inspecteur d'Académie A Beurrier : …ne pas négliger l'enseignement de l'agriculture en communes rurales et lui donner un caractère plus industriel et plus commercial à Marseille.

 

Les instituteurs disposent de peu de moyens, peu de livres, peu d'images ; les enfants trouvent de nombreuses informations et illustrations dans "Le Tour de la France par Deux Enfants"(ci-dessous).


 



Pour apprendre les volumes, les capacités et les poids, la classe dispose de tableaux muraux illustrés.

 

 

 

Les tables désormais tournées vers le tableau facilitent l'apprentissage.

 

 

 


 

Ce rapport relatif au projet de rachat de l'immeuble sis à l'angle vallon de l'Oriol / traverse de l'Avenir par la ville de Marseille en 1903, dresse un état intéressant de l'école de garçons qui l'occupe.


Il indique clairement "c'est une ancienne Poudrière" (était-ce pendant la guerre de 1870 ? )


Curieusement les mesures données ne correspondent pas à celles des statistiques précédentes (voir page 12). La cour de 343 m2 en terrasse est ombragée par 12 platanes et se prolonge en contre-bas par un jardin de 230 m2.


L'école composée de deux corps de bâtiments comprend trois classes : une au rez-de-chaussée et deux au 1° étage ainsi que deux appartements (sept pièces pour directeur et adjoint).


Suite au rapport défavorable de son architecte en chef, la ville n'achètera pas l'immeuble estimé 25000 f au lieu des 57000 demandés par le propriétaire. La ville continuera donc à le louer bien que le prix de la location annuelle, 2800 f, soit trouvé lui aussi trop élevé en 1903.
A titre de comparaison : à la même époque, traverse Pey, une propriété de 1500 m2 complantée d'arbres d'agrément avec grande villa sur deux plans, buanderie et dépendances se vend 13000 f.; rue va à la mer, une maison de maître élevée de deux étages sur rez-de-chaussée avec remises, écuries, logements des cochers, orangerie, entourée d'un grand jardin est acquise pour la somme de 27000 f.
Ce rapport estimatif suscite encore quelques questions car il précise "construction à deux étages" or l'immeuble aujourd'hui en compte trois ; l'architecte y suggère l'acquisition de la propriété contiguë au levant pour agrandir l'école, et la photo page 12 laisse apparaître un troisième corps de bâtiment.

 

 

 




Ecole de filles du vallon de l'Oriol

Une école publique de filles est créée le 31 mars 1865 dans un local, vallon de l'Oriol, sans autres précisions, loué à M Martini (domicilié 8 rue de Crimée), le bail expirant le 29 septembre 1887 ; elle est tenue les sœurs de St Charles. En 1882 l'école devient laïque, Mlle Laugier remplace la sœur Mme Irlandès. En 1888, est nommée une titulaire Mme Galy, (les religieuses ouvrent alors une école congréganiste privée toute proche). Lui succèdent, en 1900 Mme Pignone qui n'est pas normalienne, en 1905 Dlle Escoffier et en 1906 Mme Tirard et Mme Laissac.

 


En 1900, l'annuaire situe cette école publique 243 chemin du vallon de l'Oriol, à côté de la montée des Boiteux (escalier qui rejoignait par la colline le bas de la traverse Nicolas à la montée Montplaisir).


En 1904 on distingue deux écoles "Vallon de l'Oriol" :
 V O / Église et V O / Bompard.




En 1920 et 1921, l'école communale de filles du vallon de l'Oriol est située dans l'annuaire entre l'église au 258 et l'acteur Silvain au 283 ; Mme Issoire la dirige.


Sur l'annuaire de 1924 comme sur celui de 1898, on lit : vallon de l'Oriol 222 : rue de l'Ecole, école de filles.
Puis cette école communale est domiciliée 249 b vallon de l'Oriol (à côté de la montée des Boiteux) : Mme Issoire la dirige en 1922, puis Mme Simian, Mme Bibal en 1925-26 et, Mme Aupècle jusqu'en 1940, date à laquelle l'école est fermée.

Ecole du Plateau (Bompard)


Elle est ouverte en 1906 par Mlles Escoffier, Sciacci et Issoire, rejointes en 1907 par Mme Tirard.


Les élèves des années 30 se souviennent de Mme Montegudet et de Mme Mein, cette dernière ayant terminé sa carrière à Bompard dans les années 60. L'école devient mixte en 1972, directrice M Jacquemot.

 

 Ecole de filles et maternelle d'Endoume


Les sœurs de St Charles de Lyon créent une école de filles en 1860 dans des locaux, 252 rue d'Endoume, dont le bail expire en 1872 (propriétaire de Mlle Canepa, vallon des Auffes). La directrice en est Fonvieille Antoinette (sœur Ste Eulalie) aidée de 4 adjointes et une sœur pour le temporel (Garçon Rose, Jay Joséphine, Jullian Catherine, Rougier Marie, Tissot Marie). 5 classes accueillent 250 élèves et un cours d'adultes (gratuit) dans 286 m2. En 1868, les sœurs ouvrent une salle d'asile au 258 rue d'Endoume (local loué à Mme Fine, 26 rue de la République) animée par 3 institutrices et 2 femmes de service.


En 1885, des institutrices laïques sont nommées : Mmes Bérenger et Jeansoulin à la maternelle, Mlle Bourrely Pauline munie du brevet supérieur à la primaire, dans les locaux du 258 (numération 1900 : 288); les congréganistes restent au 252 (numération 1900 : 280) qui devient école libre.

 

 


 


En 1904, le conseil municipal décide de transférer les écoles communales de filles et maternelle du quartier d'Endoume aux Bd Marius Thomas et Bensa. Les documents font défaut pour expliquer l'absence de transfert au bd Bensa, le maintien d'une partie de l'effectif rue d'Endoume jusqu'en 1913. (année d'ouverture des écoles de garçons et de filles de la Roseraie avec 2 classes enfantines ; la maternelle sera construite en 1970). Au Bd M Thomas, l'école maternelle de filles est toujours "d'Endoume", l'impasse appelée ultérieurement (1912) Gavelière n'est alors qu'un terrain vague qui rejoint la rue de l'Etoile.

 

 

 

L'école primaire de filles-maternelle fontionne au Bd Marius Thomas depuis 1906 et curieusement les batiments ne sont achetés qu'en 1910 par la ville aux frères Conio (bâtisseurs de nombreuses villas du boulevard).

 

 



 

Ecole congréganiste privée de filles à Endoume

Les religieuses du St Nom de Jésus et Marie tiennent une école libre catholique de filles extra-muros à Endoume (sans autre précision d'adresse) en 1853-54. Elles reçoivent 48 élèves pensionnaires (40 payantes, 8 gratuites) avec l'aide d'une sous-maîtresse.


Jean Baptiste de la Salle crée les Frères des Ecoles Chrétiennes en 1680. Dans leurs écoles les Frères substituent le français au latin pour l'apprentissage de la lecture, résolvent le problème de la diversité des livres (religieux) par l'usage de tableaux muraux et remplacent la méthode individuelle (où chaque élève vient apprendre à lire à côté du maître le livre ou le manuscrit qu'il a apporté tandis que ses camarades sont livrés à eux-mêmes), par  la méthode simultanée.


Seuls les noms des différentes sœurs trouvés sur des listes d'enseignantes ou dans l'indicateur marseillais nous permettent de suivre l'existence de cette école : en 1865, Claire Billot ; en 1888 et 1890, Amélie Serrière, (sœur Ste Perpétue du St Nom de Jésus et de Marie), supérieure et directrice du pensionnat, 316 rue d'Endoume ainsi que Joséphine Parenté (sœur Marie Marguerite), Thérèse Millaret et Augustine Nauges.

 

 

En 1906, l'immeuble numéroté 364 n'est plus occupé par la congrégation religieuse (école privée à une seule classe) ; en 1907 Mlle Marie Franceschetti y transfère le pensionnat de filles (primaire privé) qu'elle dirigeait précédemment 348 rue d'Endoume.


En 2000, le 364 occupé par plusieurs logements, a conservé trace d'une ouverture en arc sur sa façade (emplacement d'un ancien vitrail de chapelle ?) et une porte d'entrée, vestiges de l'ancienne vocation religieuse de cet édifice.

 

Petites écoles privées

Les lois promulguées au début du XX° siècle :
-1902, fermeture des écoles congréganistes en situation irrégulière
-1904, interdiction des congrégations enseignantes
-1905, séparation de l'Eglise et de l'Etat
entraînent l'ouverture de nombreuses petites écoles privées sur toute la colline, certaines éphémères, d'autres perdurant de nombreuses années.

    1903-1904 : Vallon de l'Oriol 9 et vallon de l'Oriol villa La Chaumière (où Mme Alessandrini accueille 24 élèves).
    1903 : création rue de l'Etoile 22 par Conte Prat de Bastide Marie Martine , veuve Adhémar, demeurant 10 rue du Plateau.
    Avenue Jh Etienne, 3 : en 1913, Mme Pons ouvre 1 classe de filles et 1 enfantine ; en 1918 lui succède Mme Luciani.
    Rue Aicard 14, institution Ste Thérèse de Lisieux créée et dirigée de 1929 à 1972 par Marguerite Ventujol (adjointe à l'école privée, rue Dragon en 1923-24, à l'école Bergasse, bd Tellène de 1924 à 1927, à l'école de la place St Victor de 1927 à 1929).
    Rue Chateaubriand 49, Mme Francony Dominique ouvre en 1927 une école enfantine (1 salle au RdCh. et 1 cour). Au 280 rue d'Endoume en 1907, puis transfert au 211, Mme Franconi qui ouvre ensuite une école (maternelle) au 26 rue Clothilde en 1936.

 

   
Occupations manuelles des petites filles : laçage, piquage, tricotin.

 

Entre Endoume et Corniche, d'autres écoles composées d'une classe de filles et une enfantine : Antoinette Disdier épouse Pons, rue d'Endoume 280 (1903) ; Anne Ragousin, rue de la Douane, villa les Chênes (1908) ; Mme Ceccaldi, ch de la Batterie, 1909 ; 140 Corniche (1909) ; Mlle Rabillé, villa Lion, impasse Assani à Malmousque et une autre, villa la Tosca (1923) ; près de l'Eglise d'Endoume, Mlle Périchou de Kerversan et Mlle Stazio, 6 rue des Pêcheurs (1931) ; Mme Mondesini, rue Boudouresque 21 en 1931, puis au 13 en 1936.

 







Directrice de salle d'asile
Mme Laure Winter obtient le certificat d'aptitude pour l'enseignement des salles d'asile le 14 juillet 1869, elle est nommée aux Catalans le 11 novembre 1873.

 

 

 

Devenue Mme Kaiser, elle habite 12 A Rue de l'Ecole, villa "Les Platanes" et devient directrice de l'école maternelle du Roucas Blanc. Ces documents sont conservés par sa petite fille, Roberte Vial-Orus, ancienne directrice de la même école maternelle.

 

L'école du Vallon Jourdan


Une salle d'asile protestante créée vers 1870 et vivant de la charité publique peut continuer à recevoir des petits enfants après les lois Jules Ferry, car non communalisée.


En 1882, le pasteur Stauffer crée deux classes primaires pour les fillettes de familles protestantes ; dès 1890 l'école reçoit les garçons et accueille aussi les enfants catholiques.
L'Association des Oeuvres Protestantes (loi 1901) gère les classes primaires et maternelle, une cantine et un patronage.
Ecole laïque privée, les institutrices sont : en 1888 Joséphine Lacastre et Anne Magdelaine, en 1891 Mme Leh (salle d'asile) et Dlle Larguier (primaire), puis Juliette Petit-Dubois remplacée par Pauline Claveyrol en 1924, Mlle Prunier de 1931 à 1968, Mme Pourpre.



Autres écoles


Villa Gabrielle, 303 Corniche. Le secrétariat d'Etat à la Jeunesse et Mlle Gravitz, le Service du Travail des Jeunes dirigé par Mr Le Long, la direction de l'Enseignement technique en accord avec la mairie sont à l'origine d'une brève expérience pédagogique (année 1944/45). L'objectif : essayer d'amener à d'autres études, des jeunes filles capables qui auraient dû s'arrêter au C A P . Juliette Racol, qui a toujours habité la colline, participe avec enthousiasme à cette expérience comme professeur de français. La tentation de bains de minuit et la proximité de l'école de navigation (villa Valmer) provoque des escapades nocturnes du côté des internes, villa Gabrielle et accroît la responsabilité des professeurs de permanence au dortoir.

Centre Jean Martin, 285 Corniche. Ancien sanatorium hélio-marin, ce centre accueille des enfants malades. Leur scolarité est assurée sur place par trois institutrices nommées par l'Académie de 1946 à 1978 dont C Lucchesi, H Tronville, Christiane Boullevault…Le Dr Mignart (158 Bd Bompard) assure le suivi médical des enfants.

 

 

 

 
 
 

 Les Cours Montaigne (maison mère à Perrier) dirigés par P-X Reverchon ouvrent une annexe à l'impasse Sauze en 1958.

 

Les cours sont assurés par des professeurs permanents (Cartier, Montreynaud, Scalessi, Robillet…) aidés par des intérimaires (Alain Perrière-Isoard intervenant en mathématiques, son épouse remplaçante en classes primaires).

 

Le terrain est vendu en 1970, l'école démolie en 1972 pour faire place aux immeubles du Kertad.

 




 C.C., C.E.G., C.E.S.

La loi organique du 30 octobre 1886 classe dans les établissements d'enseignement primaire, outre les écoles maternelles et élémentaires, les écoles primaires supérieures et les classes d'enseignement primaire supérieur annexées aux écoles élémentaires dites "cours complémentaires".

Le Cours Supérieur de la rue Clothilde (rue P Codaccioni) regroupe pour une année les jeunes filles ayant achevé le C M 2 au plateau Bompard et à l'école Marius Thomas, dans une classe équivalent à la 6°, sans apprentissage d'une langue vivante. Ces élèves effectuent ensuite trois années à l'Ecole Primaire Supérieure (rue Ste Victoire jusqu'en 1925, puis collège Anatole France) à l'issue desquelles elles présentent le Brevet Elémentaire.

Les meilleurs instituteurs accèdent aux Cours .Complémentaires où ils donnent un enseignement solide et réputé. Chaque classe n'a que 3 enseignants (il y en a 7 ou 8 dans les collèges et les lycées).
En 1937, un Cours Complémentaire (de la 6° à la 3°) est rattaché à l'école de garçons 3 rue vallon des Auffes et deux aux écoles de la rue Clothilde : un de filles et un de garçons. Les locaux vallon des Auffes réaménagés pour le C C uniquement sont inaugurés par le président René Coty en 1955.

Les C.C. deviennent Collèges d'Enseignement Général en 1959  les instituteurs désireux d'y enseigner doivent suivre une formation suivie d'un examen.
La mixité entraîne un regroupement des classes de C.E.G : les locaux du vallon des Auffes reçoivent les 6° et les 5°, la rue Paul Codaccioni les 4° et les 3°.
En 1963 les C.E.G. prennent le nom de Collèges d'Enseignement Secondaire. Désormais seuls des professeurs diplômés peuvent y enseigner.
Le fonctionnement en deux lieux éloignés et l'exiguïté des locaux nuisent à la bonne marche du C E S vallon des Auffes . Les élèves entrent en 1990 dans des locaux entièrement rénovés, rue P Codaccioni, qui prennent le nom de collège Gaston Defferre .

 

 


Rue de l'Ecole
Plaque en ciment autrefois peinte en bleu

 

Textes et documents photos, composition :
Monique Bonavia-Michelet.


Editeur : Association "La Butte Bompard"
Novembre 2000


Reproduction même partielle non autorisée sans l'accord des auteurs.